La princesse Adélaïde

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Extrait :
"Le donjon de la lune était bien loin et il lui avait fallu prévoir un peu d'avance. Deux soleils pour y parvenir, et une lune au grand air, voilà qui lui ferait le plus grand bien. Mais alors que la nuit avançait…
– Ah dis donc, ce donjon dans les joncs où est-il ? lança l'intrépide fille de Roi à un cavalier empanaché qui allait bon train vers le couchant.
– Ho, tout doux mon fier Nestor, cria-t-il à son cheval bai, un brin surpris par le vol plané au ras du casque. « Suivez-moi, belle princesse, j'y vas de ce pas aussi. »
« Suivons donc » se dit la princesse. « Le gonze n'est pas vilain à regarder, et il me fera la causette. »
– Alors, jolie damoiselle, pourquoi allez-vous au donjon de la lune ?
La princesse le regarda et lui répondit, les yeux baissés et les joues rosies :
– J'ai rendez-vous avec mon prince charmant.
– Un prince charmant ? Mais quel est donc son nom, dites-moi ? lui dit-il en battant des cils.
– Je n'en sais rien mon bon monsieur, je ne le connais point encore, je ne l'ai jamais vu mais il m'a envoyé un message emplumé... Regardez !
Et elle lui montra le message imprimé sur sa paume.
– Oh ! Mais c'est vrai alors ! Je le connais bien ce prince, seriez-vous la princesse Adélaïde ?
La princesse le regarda, les yeux écarquillés, et lui dit :
– Ouiii, c'est moi ! Vous le connaissez ?
– Mais oui, bien sûr, c'est un ami à moi. Montez derrière moi, je vous emmène au donjon. Il faut faire vite. Il vous attend depuis si longtemps !!...
Adélaïde prit la main du chevalier qui la hissa sur son destrier. Une fois la belle installée sur la selle, le cheval partit au galop vers le donjon… En chemin, sautant sur son derrière, derrière le cavalier, elle ne sut que faire du balai. « Où pourrais-je le coincer, sans gêner mon gentilhomme ? » Elle s'avisa de le mettre dans le fourreau de la fière épée qui pendait sur la jambe du damoiseau. Elle se rattrapa de justesse à ses épaules avant de faire le tour du destrier par-dessous. Et c'est à cet instant précis qu'elle les vit, de toutes tailles et de toutes les couleurs, semblant se trémousser sous la lumière vive de l'astre du jour : LES CHAMPIGNONS MAGIQUES ! Elle remonta sur la selle du destrier et tapa sur l'épaule de son chevalier servant.
– Arrêtez-vous ! Il faut que je descende ! Là, regardez ! Je les ai trouvés !
– Quoi ? Que se passe-t-il ? Qu'avez-vous trouvé ? dit le cavalier en arrêtant son cheval.
Adélaïde sauta et lorsqu'elle se pencha pour cueillir l'un des champignons, son odeur forte lui monta à la tête et elle tomba, évanouie sur le sol...
Le chevalier s'adressa alors aux champignons :
– Merci les amis, grâce à vous, la princesse Adélaïde est maintenant à nous ! Nous allons pouvoir l'emmener au donjon."
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