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Extrait :

"Sa situation professionnelle et sociale était stable, Juan était présent dans sa vie et dans celle de sa fille, les responsables de l’aide sociale à l’enfance de l’ambassade de France ne virent donc aucune raison de lui refuser son agrément. Vint ensuite le temps de contacter tous les orphelinats du pays et d’y envoyer sa candidature puis, un matin de novembre 1991, Morgane reçut un appel de la directrice de l’orphelinat Santa Maria d’Ayacucho. Elle lui annonça qu’un petit garçon d’un an allait lui être confié. Morgane fut au comble de la joie…

 

- Angèle, ma chérie, tu vas avoir un petit frère !

- Quoi ? dit Angèle, du haut de ses six ans.

- L’orphelinat a appelé, ils ont un petit garçon pour nous !

- Ouiiiiiiiiii ! Super !!! Maman, il faut appeler Juan !

- Oui ma puce, on y va. Viens !

 

Elles s’étaient immédiatement habillées pour aller chercher Juan qui, en les voyant débouler chez lui, avait immédiatement compris qu’il s’était passé quelque chose :

 

- Holà, les filles ! Alors, quoi de neuf ?

- Juan, dit Angèle en regardant sa mère qui acquiesça, je vais avoir un petit frère !!!

- Comment ça, un petit frère ? dit-il en regardant Morgane.

- La directrice de Santa Maria a appelé, ils ont un petit garçon d’un an pour nous. Ça y est, la famille s’agrandit enfin ! dit-elle les larmes aux yeux.

- Morgane ! C’est génial ! Alors, je vais avoir un nouveau filleul ???

- Oui, c’est super non ? dit Angèle.

 

Il se rapprocha de Morgane et Angèle et les prit dans ses bras.

 

- Juan, tu sais quoi ? dit Morgane, ce soir-là, tandis que sa fille était déjà au lit. J’ai l’impression de vivre un rêve.

- Un rêve ? Pourquoi dis-tu cela ?

- Un petit garçon va entrer dans notre vie, Angèle va enfin avoir son petit frère et toi, tu pourras lui parler de son pays et de ses racines, c’est important pour moi, pour nous tous. Juan, je te remercie pour ton amitié et pour ta présence près d’Angèle. Tu sais que tu comptes beaucoup pour elle ?

- Houla, que de compliments ! Tu vas me faire rougir ! Ne t’inquiète pas pour le petit ni pour Angèle d’ailleurs, je serai toujours là pour eux, comme pour toi. Je t’aime beaucoup ma belle, tu es ma meilleure amie et tu pourras toujours compter sur moi.

- Merci, Juan. Donc, tu viendras avec nous à l’orphelinat lundi prochain pour faire connaissance avec Ugo ?

- « Ugo » ?

-  Oui, je trouve ce prénom très joli et il a la particularité d’être bilingue. Ainsi, il lui permettra de consolider son appartenance à deux cultures : sud-américaine et européenne.

- Je trouve aussi que c’est un beau prénom. Eh oui, je viens avec vous pour faire sa connaissance."